100 nouvelles places en crèches sont attendues à Lille d’ici à 2026.

Mes propositions au Conseil municipal de Lille de février 2022 pour réussir à les créer avec tous les partenaires, pour soulager “l’angoisse de la liste d’attente”, et pour innover.

Même si nous avons en France un modèle d’accueil des tout-petits globalement de qualité  (envié par de nombreux pays développés), avec la crise du Covid, les créations de crèches sont en berne alors que les besoins demeurent : la moitié des parents qui gardent leur enfant auraient souhaité une autre alternative*. 

Créer plus de solutions d’accueil c’est construire une société plus inclusive qui soutient le développement de tous les  enfants, notamment les plus défavorisés. 

Pour booster l’ouverture de crèches, l’Etat a lancé en 2021 un Plan rebond à 200 millions d’euros pour les villes, mais encore faut-il qu’elles se lancent. 

A Lille, la majorité Aubry a promis 150 places supplémentaires entre 2020 et 2026. Lyon annonce 800 places sur la même période.  Selon un classement du Figaro de novembre 2021, il fait bon vivre avec un bébé à Lille sauf… pour le nombre de places en crèches.

Associer tous les acteurs, publics, associatifs et privés pour créer plus de places en crèches à Lille

“Il vous reste encore 100 places à ouvrir d’ici à 2026 pour tenir votre promesse et notre conviction c’est que vous avez besoin de toutes les bonnes volontés, tous les formats”. 

Crèche municipale, familiale, associative, micro-crèche, crèche parentale, crèche d’entreprise, Maisons d’Assistantes Maternelles, si l’on veut atteindre et à notre avis il faut le dépasser, l’objectif, il va falloir faciliter les projets, y compris d’initiative privée quand ils offrent toutes les garanties. 

“Évidemment que nos bébés ne sont pas une marchandise ! Au dernier Conseil municipal j’ai été très frappée d’écouter les cris d’orfraie des élus verts et communistes sur une future crèche municipale (Concorde) parce que Mme Aubry s’est résolue à en confier la gestion à une association. “Pas de gaieté de coeur” a-t-elle bien précisé, et ça a fait le titre de la Voix du Nord. Sympa pour les acteurs associatifs et privés !

Lille manque de crèches et n’arrive pas à ouvrir des « 100% municipales » mais fait la fine bouche par dogmatisme.  

La qualité de l’accueil des bébés dépend fortement du bien-être des professionnels de la petite enfance

“Comment vont-elles, les auxiliaires de puériculture et assistantes maternelles salariées de la ville de Lille ?” L’étude nationale de Label Vie met en évidence que l’on souffre plus encore qu’ailleurs dans ces métiers d’un manque de reconnaissance, d’autonomie, de rapports parfois tendus avec les directions, avec un très gros enjeu sur leurs perspectives d’évolution professionnelle. 

“Dur, dur, aussi de recruter nous avez-vous dit. Lille en tant que ville employeur doit prendre toutes les mesures qui sont à sa portée pour faire mieux face à ces constats.” 

Face à l’angoisse de la “liste d’attente”, de la communication et de la transparence sur les critères d’attribution des places en crèches.

 Nous voulons des réunions d’information mensuelles où pourraient venir s’informer les futurs parents pour comprendre toutes les possibilités qui s’offrent à eux (pas seulement les crèches gérées par la ville). 

Nous demandons la transparence sur les critères d’attribution des places. Des villes comme Le Mans publient leur grille détaillée d’attribution des places. D’autres comme Arras affichent clairement leurs degrés de priorités, comme le handicap ou l’épanouissement des enfants dont les parents sont en inactivité. A Lille, voilà les critères qui sont  indiqués : 1- date d’inscription en liste d’attente, 2- âge de l’enfant à l’entrée en crèche !

De plus, l’inscription sur la liste d’attente n’est possible que pour un seul mode d’accueil : soit la crèche familiale (au domicile d’assistantes maternelles salariées de la ville), soit la crèche collective. 

Accueil des jeunes enfants à Lille : prendre en compte l’évolution des besoins des familles évoluent

Des places à temps partiel, des places en dernière minute pour les bébés restés sur le carreau, et des accueils en horaires atypiques.

Il y a des villes comme Saint-Cloud qui ont leur observatoire de la petite enfance pour analyser les décalages qui peuvent exister entre l’offre en ville et la demande réelle des familles. Belle idée à copier. Regardons aussi ce qui se fait en France et en Europe en matière d’accueil en horaires atypiques.

Pour les bébés qui n’ont pas eu la chance d’être pris mais aussi pour ceux qui n’ont pas forcément besoin d’un temps plein, il faut chercher à optimiser les places existantes car les aléas de la vie font qu’il y a des places en dernière minute. Il est hors de question de faire du remplissage pour du remplissage, mais l’accueil occasionnel d’un enfant dans la même crèche sur la durée, c’est précieux, sauf que ça prend un temps fou aux équipes de gérer ces places là. Heureusement des outils existent. 

Innovons ! 

Ingrid Brulant

* source Fédération française des entreprises de crèches, 2020.