Crédit photo : Ville de Lille.

A Lille, ville très minérale, valorisons tous nos espaces verts, même les plus petits, et végétalisons vraiment les cours d’école. La ville de Lille a fait la chasse aux cours d’école 100% béton, pour aller un peu partout les verdir : à la rentrée 2020, il n’y avait plus que 3 écoles sur les 79 qui étaient encore 100% minérales, et 0 en 2021 selon la municipalité. 

“Attention aux raccourcis de communication, ayons l’honnêteté de dire que cette “débétonisation” n’a pas partout été massive et qu’on est loin du tiers d’espace de chaque cour véritablement végétal.” 

Intervention en Conseil municipal de Lille du 9 octobre 2020

Dans une ville si dense, urbaine à 93 % de sa surface, qui laisse si peu de place aux espaces de nature, qui n’a aucun espace naturel protégé, c’est à une autre chasse que notre groupe municipal FAIRE RESPIRER LILLE invite.

Faisons la chasse aux espaces verts peu attractifs, pour qu’ils le deviennent

Identifions et améliorons les espaces verts invisibles et/ou insécures et/ou “moches”, et donc sous-utilisés par les Lillois. Quelques exemples :

  • Ce que nous avions appelé dans notre programme pour Faire Respirer Lille la zone du “bioparc des remparts”, tout au nord, véritable coulée verte presque invisible. 
  • Mais aussi des lieux plus modestes en taille, je pense au square du métro Gambetta, que la rénovation pourtant très récente n’a pas du tout rendu aux habitants, je n’y vois toujours pas jouer d’enfants, il aurait pourtant pu devenir sans grands frais – car ne demande surtout pas des jardins à la française – l’un des 50 coeurs de verdure que nous appelions de nos voeux pendant la campagne. 
  • Des exemples nous en avons plein, je pense au si méconnu Jardin des Plantes, ou au parc de la mairie de Wazemmes, “confisqué pour les raisons que vous connaissez” (N.B. trafics de drogue). 

Végétaliser les cours d’école pour le plaisir des enfants, d’abord

Je ne vais pas renchérir sur la biodiversité ou l’urgence climatique qui nos oblige tous, mais sur le quotidien des enfants.  Alors, oui, végétalisons les écoles mais pas seulement pour l’objectif climatique ou pour faire de la nature un objet d’observation mais bien pour créer des lieux pour jouer, toucher, escalader, se cacher, bref être libre pour bien grandir. Et c’est d’ailleurs un sacré défi pour nous les adultes, que de les laisser faire.

Lille, ville à hauteur d’enfants ? 

J’en suis convaincue : une ville durable c’est une ville adaptée à ses enfants, une ville où ils ne sont pas parqués seulement dans des aires de jeux aseptisées ou dans des jardins à la française, une ville où ils sont à l’aise dans tout l’espace public. 

Une ville dans laquelle les parents n’ont plus peur de les laisser se déplacer seuls en vélo ou d’aller faire une course au commerce du coin. 

Vous nous trouverez toujours de votre côté pour mettre Lille à hauteur d’enfants, pour éviter la fuite ou la lassitude des familles, et nous saurons aussi dénoncer les opérations de communication qui laissent penser qu’à Lille on est la référence, on fait déjà tout : il ne faudrait pas que les choses avancent, par exemple, trop timidement sur les “rues scolaires” mais aussi sur les opérations “la rue aux enfants” qu’il faut développer.

Ingrid Brulant