L’égalité des chances à l’école, expressément citée dans la déclaration universelle des droits de l’enfant, n’est pas une réalité.

Dans notre système scolaire, la réussite à l’école est plus que partout ailleurs en Europe, directement liée à l’origine sociale.

Conseil municipal de Lille du 12 décembre 2022

En France comme à Lille, l’école reste une machine à reproduire les inégalités

…un constat très ancien et que le Président de la République a pris à bras le corps – le nouveau Ministre aussi y planche. 

Pour la première fois les indices de position sociale de tous les collèges et écoles de France viennent d’être rendus publics. En gros, et même s’il faut le prendre avec des pincettes, l’indice de position sociale décrit le profil social d’une école et permet de savoir si les élèves sont en moyenne issus d’un milieu social favorable à la réussite scolaire.

Les écoles concentrant les élèves défavorisés ont toutes les chances d’accueillir un nombre important d’élèves en grande difficulté scolaire, ce qui a un impact sur l’ensemble de l’effectif. Ces indices jettent donc une lumière très crue sur les inégalités scolaires entre écoles.
Certains parents que l’école ou le collège du quartier effraie mettent en place des stratégies d’évitement, fuient dans le privé ou obtiennent des dérogations. Et qui peut les juger ? Comparer les établissements, ce n’est pas indigne, c’est vouloir « offrir le meilleur » à son enfant.

Les atouts de la mixité sociale à l’école

On rêve tous que tous les enfants aient les mêmes chances et que chacun trouve sa place, puisse devenir “qui il veut”. Pourquoi cette non mixité dans nos écoles est un problème ? C’est un problème très simplement parce que c’est terriblement injuste pour les enfants et les enseignants de ces établissements. C’est un problème parce que l’entre soi n’est pas bon pour notre jeunesse, renforce le communautarisme, et que la mixité permet surtout de développer des compétences dont certains chercheurs expliquent que les élites françaises manquent cruellement. 

Inégalités scolaires : ce que révèlent les indices de position sociale des écoles de Lille

La moitié des écoles ont un indice de position sociale (IPS) de 93 et moins, alors que c’est 97 dans le département et 103 en France. Ce n’est pas une surprise, Lille reste une ville populaire. Ce qui nous désole c’est de voir des écarts faramineux entre 2 écoles publiques parfois seulement situées à quelques centaines de mètres d’écart. 

Alors que faire pour ces écoles ? Comment inlassablement la commune peut à son niveau et avec ses moyens réduire les inégalités scolaires amplifiées par la fuite des familles qui le peuvent. Comment rendre ces établissements désirables ?

Ce que la ville de Lille peut faire pour ses écoles en difficulté


1- Puisque tout part du besoin de rassurer les parents nous estimons qu’il faut investir, partout où il est dégradé dans l’espace public aux abords des écoles : tolérance zéro sur les trafics de drogue ), tolérance zéro sur les incivilités par exemple en matière de propreté aux abords, investir dans des terrains de jeu en accès libre près des établissements comme à l’école Pasteur de Lille-centre, de plus en plus de rues scolaires sécurisées et attrayantes…

Des activités le midi et après l’école – qui sont de la responsabilité de la mairie – de très grande qualité, voilà qui peut aider, aussi. Ces activités, plus que de coller à un projet municipal, doivent coller au projet de l’école, au projet des enseignants. Enseignants que la ville – en tous cas pour ce qui dépend d’elle – doit inlassablement chercher à aider que ce soit par du financement de projet, de la mise à disposition de salles de sport, de lieux d’art et de culture dans la ville.

Un super centre de loisirs le mercredi, une super cantine, voilà aussi ce qui fait la réputation d’une école.  

“Si je les ai inscrit dans le privé, c’est d’abord pour des raisons sécuritaires, l’exigence scolaire est passée après” – Témoignage d’un parent relayé dans la presse

2- L’ouverture de l’école aux parents et au quartier aussi joue beaucoup : salle des parents, salles ouvertes aux associations du quartier, école ouverte. Et le choix du lieu d’implantation d’une nouvelle école est stratégique, l’école peut occuper ou pas une place désirable et centrale dans le quartier. C’est tout l’argumentaire des parents qui se battent contre votre projet de relocaliser l’école Moulin Pergaud de Lille Sud. 

3- 3e piste, le partenariat avec le privé. A Lille, où l’implantation d’écoles privées est forte et très ancienne, les collèges privés accueillant des élèves défavorisés sont plus nombreux qu’ailleurs en France, c’est à dire qu’ils jouent un peu plus qu’ailleurs le jeu de la mixité. Travaillons pour que cela se poursuive et soit amplifié. 

« Une demande pour terminer : nous souhaitons que la sectorisation des écoles nous soit communiquée. » Ingrid Brulant