Au Conseil municipal du 10 juillet 2020, nous avons demandé à Martine Aubry de bien vouloir clarifier les scénarios de maintien de la braderie de septembre 2020. A défaut de concertation publique, nous, conseillers municipaux, ne savions rien, à ce moment-là, de ses hypothèses de travail, dans le contexte de crise sanitaire particulièrement complexe et mouvant du Covid.

Braderie et Covid : commerçants, hôteliers, restaurateurs dans le flou à moins de 2 mois de l’événement

 

“La braderie aura-t-elle lieu, les professionnels s’impatientent” (un journal local, 9 juillet 2020) 

 

Ce flou est pesant en premier lieu pour les acteurs économiques. Déjà en grande difficulté, ils ont besoin de se projeter sur le plan organisationnel et financier. Ils ont besoin d’une Maire partenaire, qui les écoute et les associe à la réflexion, pas d’une Maire silencieuse. Quitte à leur dire qu’au final cela ne dépendra peut-être pas d’elle, ce que dans le contexte de crise sanitaire que nous vivons, serait évidemment entendable. 

Au delà de cet enjeu de dialogue, nous regrettons plus encore  l’absence de concertation sur les différents scénarios de maintien possibles dans le contexte de la crise toujours en cours. 

 

Adapter la braderie de Lille en temps de Covid ?


Nous avons dès le 18 mai 2020, pallié ce silence et dépassé le fatalisme ambiant en faisant plusieurs propositions d’adaptations, nous les avons porté au débat sous la forme d’une consultation digitale, convaincus que s’il était évident que la braderie ne pouvait être maintenue sous la même forme qu’avant, il nous fallait rassurer les acteurs sur le fait que tout serait fait pour collectivement la réinventer. 


La consultation citoyenne menée par notre groupe Faire Respirer Lille a été un succès populaire avec près de 800 participants au sondage. Ils ont plebiscité l’idée de stands d’exposants réservée aux habitants Lillois, d’une braderie étalée et élargie qui n’oublie pas les artères commerçantes en dehors du centre, avec un engagement bénévole des lillois pour aider à la sécurisation et au respect des gestes barrière, des regroupements en secteur comme la braderie des vélos ou encore, du Made in Lille, la création de terrasses communes au soutien des restaurateurs et cafetiers, sans oublier le zéro déchet, puisque nous sommes tous d’accord ici pour dire que la transition écologique est une urgence à Lille. 

Une braderie de Lille écologique et responsable

Une urgence qui fait d’ailleurs de l’écologie un enjeu transverse qui n’appartient pas à un adjoint, un service, ou un groupe politique, mais – nous le rappellerons tout au long du mandat – doit nourrir tous les champs d’action de la ville, et donc notre braderie n’y échappe pas, si elle devait être organisée parce que la ville aurait réussi à inventer un format différent, compatible avec l’impératif sanitaire, elle devra aussi être un événement plus écoresponsable. 

Cette année si particulière, avec cette crise sanitaire et économique terrible, nous invite à changer de méthode, à miser sur les experts du quotidien, ceux qui sont le terrain, à miser vraiment, au delà des incantations, de manière authentique et sincère, sur la transparence de la décision publique et sur l’intelligence collective. Pour la braderie comme pour le reste d’ailleurs. 

L’article de la Voix du Nord

Extrait : C’était, donc, une séance purement technique et, pour tout dire, prompte à soulever l’ennui lorsqu’une intervention venue des rangs du groupe d’opposition Faire respirer Lille a tiré tout le conseil municipal de ses rêves de week-end. Ingrid Brulant venait, en effet, de prononcer le mot magique à Lille : la Braderie. « Commerçants, hôteliers et restaurateurs sont dans le flou ; nous vous demandons de clarifier la situation du maintien ou pas de la braderie les 5 et 6 septembre. » La question s’adressait donc à Martine Aubry.